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LE TRAITEMENT DE CHOC
ELECTROCONVULSIF EN PSYCHIATRIE:
Un crime contre l'humanité

par Lawrence Stevens, J.D.

Traduit de l'anglais par Helen et Jean-Paul Rosfelder

      Ce que l'on appelait électrochoc ou traitement par électrochoc est désormais généralement connu sous le nom de "thérapie électroconvulsive", en abrégé TEC. Le mot est trompeur, car la TEC n'est pas une forme de thérapie, malgré ce qu'affirment ses défenseurs. La TEC cause de graves dommages au cerveau, avec perte de mémoire et diminution de l'intelligence. Un article paru le 25 mars 1993 dans le New England Journal of Medicine indique : "La thérapie ELECTROCONVULSIVE est largement répandue dans le traitement de certains désordres psychiatriques, en particulier dans les cas de dépression." (p. 839). Le numéro du 26 mars 1990 du magazine Newsweek rapporte que " la thérapie électroconvulsive (TEC) est en train de réapparaître... On estime que chaque année de 30 à 50.000 américains subissent désormais la thérapie de choc." (p.44). D'autres évaluations récentes indiquent un nombre de 100.000 cas par an.
      Dans son manuel Psychiatry for Medical Students (La psychiatrie pour les étudiants en médecine), publié en 1984, Robert J. Waldinger, M.D., écrit : "le mécanisme de l'action des TEC n'est pas connu... Comme avec les autres thérapies somatiques en psychiatrie, nous ne connaissons pas le mécanisme par lequel la TEC exerce ses effets thérapeutiques." (pages 120 et 389). Des psychiatres proclament que la tristesse ou la soi-disant dépression sont parfois provoquées par des anomalies biologiques du cerveau encore inconnues. Ils expliquent que ces anomalies biologiques inconnues sont guéries par les TEC selon un mode d'action inconnu.
      Il n'existe aucune évidence valable pour de telles affirmations. A part le fait de causer des pertes de mémoire et une "désorientation mentale", les TEC n'aident pas à éliminer le sentiment de mélancolie nommé dépression. Cela est tellement vrai qu'actuellement la tristesse ou la "dépression" sont les seul cas dans lesquels la TEC demeure une "thérapie" reconnue. En effet, plutôt que d'éliminer la dépression, les pertes de mémoire et la destruction des capacités mentales causées par les TEC ont provoqué de telles angoisses chez certaines personnes soumises aux TEC que plusieurs se sont suicidées suite à un tel "traitement".
      La TEC consiste à faire passer un courant électrique dans le cerveau, courant d'une intensité de 70 à 400 volts avec un ampérage pouvant aller de 200 milliampères à 1,6 ampères (1600 milliampères). Le choc électrique est administré durant une période de temps pouvant aller d'une fraction de seconde jusqu'à plusieurs secondes. Les électrodes sont placées de chaque côté de la tête sur les tempes, ou parfois sur l'avant et l'arrière d'un côté de la tête, permettant à l'électricité de traverser uniquement le côté gauche ou le côté droit du cerveau (appelé TEC "unilatéral"). Quelques psychiatres prétendent à tort que la TEC ne permet qu'à une très petite quantité d'électricité de traverser le cerveau. En fait, les 70 à 400 volts et les 200 à 1600 milliampères utilisés dans la TEC sont très puissants. La puissance électrique appliquée au cours d'une TEC est en réalité aussi forte que celle présente dans les prises murales de votre domicile. Elle pourrait détruire le "patient" si le courant n'était pas limité à la tête. Le courant électrique d'une TEC est si puissant qu'il peut br–ler la peau de la tête, à l'endroit où les électrodes sont placées. Pour cette raison, les psychiatres emploient un gel d'électrode, également appelée gel conducteur, pour empêcher les br–lures de la peau causées par l'électricité. L'électricité circulant dans le cerveau a été la cause d'attaques convulsives si sévères que les soi-disant patients recevant cette soi-disant thérapie se sont brisés les os au cours des attaques. Pour que cela n'arrive pas, une drogue paralysant les muscles est administrée juste avant le soi-disant traitement. Naturellement, le pire des aspects d'une TEC sont les dommages causés au cerveau et non les os cassés.
      L'électricité est une façon seulement parmi bien d'autres utilisées par les psychiatres pour provoquer des attaques convulsives dans un but prétendument thérapeutique. Selon certains psychiatres, les attaques induites par des produits chimiques ou par des gaz inhalés sont tout aussi efficaces, psychiatriquement parlant, que la TEC. En septembre 1977 dans le American Journal of Psychiatry, le professeur de psychiatrie Max Fink, M.D., explique : "Les attaques convulsives peuvent également être induites par un gaz anesthésique inhalé, le flurothyl, sans utilisation de courants électriques, et ces traitements sont aussi efficaces qu'une TEC." (p. 992). Sur la même page le professeur fait remarquer que les attaques induites par l'injection d'une drogue, le pentylenetetrazol (Metrazol), au sein de la circulation sanguine, ont des effets thérapeutiques équivalents aux attaques induites par une TEC.
      Il est intéressant de remarquer, et c'est le moins que l'on puisse dire, que chacun de ces trois très différents agents générateurs d'attaques convulsives - le gaz de flurothyl inhalé par masque à gaz, le Métrazol injecté avec une aiguille hypodermique ou l'électricité passée à travers la tête - seraient psychiatriquement tout aussi " thérapeutiques" les uns que les autres. Les psychiatres prétendent que c'est l'attaque elle-même qui est " thérapeutique" et non la méthode qui l'induit. Mais pourquoi des attaques convulsives induites par l'une ou l'autre de ces trois différentes méthodes seraient-elles tout aussi "thérapeutiques" ?
      Une théorie est qu'ils sont tous trois tout aussi terrifiants pour la victime (le "patient") subissant le "traitement". Dans son livre Against Therapy (Contre la thérapie), publié en 1988, le psychanalyste Jeffrey Masson, Ph.D., pose cette question : "Pourquoi les psychiatres torturent-ils les gens nommant ensuite cette technique thérapie par électrochoc ?" (p. xv). Dans son livre Battle for the Mind: A Physiology of Conversion and Brain-Washing (Bataille pour l'esprit : physiologie de la conversion et du lavage de cerveau), William Sargant écrit : "L'histoire des traitements psychiatriques démontre en effet que depuis toujours des tentatives ont été faites pour traiter les troubles mentaux par l'utilisation de chocs physiologiques, tels que de gros effrois, ainsi que par différents agents chimiques, et que ces moyens ont constamment produit d'excellents résultats chez certains types de patients." (p. 82). Dans son livre Breakdown (Dépression nerveuse) le psychologue Norman S. Sutherland indique que dans ses observations la TEC " est généralement un objet de terreur." Il ajoute : " Il existe bien des rapports de malades comparant l'atmosphère dans l'hôpital les jours de l'administration d'une TEC à celle régnant dans une prison le jour d'une exécution." (p.196).       Les défenseurs de la TEC prétendent qu'en procédant à une anesthésie préliminaire, la procédure est désormais indolore, et l'horreur de la TEC entièrement devenue une chose du passé. Cet argument se situe totalement à côté du problème. C'est la désorientation mentale, la perte de mémoire et des capacités mentales, la réalisation suivant le réveil après la " thérapie" que l'essence même de son âme est en train d'être détruite par le "traitement" qui cause la terreur chez le "patient" - et non la seule souffrance physique. La TEC, ou électrochoc, porte atteinte au cour même de la personnalité et demeure pour cette raison un objet de terreur. Comme l'écrivent Lothar B. Kalinowsky, M.D. et Paul H. Hoch, M.D., dans leur livre Shock Treatments, Psychosurgery, and Other Somatic Treatments in Psychiatry (Electrochocs, psychochirurgie et autres traitements somatiques en psychiatrie) : "La peur de la TEC, cependant, est un problème plus grave que ce que l'on pouvait croire à ses débuts. Cela a à voir avec une peur qui se développe ou qui augmente seulement après un certain nombre de traitements. Elle est différente de la peur que le malade peut ressentir avant la première application, alors qu'il ne connaît pas encore ce mode de traitement (.) L'expérience terrifiante de voir son soi en lambeaux" est l'explication la plus convaincante de la peur d'un tel traitement." (p. 133). Une des façons par laquelle la TEC accomplit ses effets consiste dans le fait que les victimes de cette soi-disant thérapie modifient leur comportement, l'expression de leurs émotions et leurs idées avouées, dans le simple but d'éviter d'être torturés et détruits par la "thérapie". Il n'est pas toujours possible de refuser une TEC, car elle est souvent administrée contre de la volonté du "malade". Dans The Powers of Psychiatry (Les pouvoirs de la psychiatrie), publié en 1980, un professeur de l'Université d'Emory, Jonas Robitscher, J.D., M.D., commente : "La psychiatrie organisée continue à s'opposer à des restrictions fixées par ordonnance, réglementation, ou autres moyens légaux, quant à son "droit" d'administrer des électrochocs aux malades qui y sont opposés et ne sont pas volontaires." (p. 279). Aujourd'hui encore au cours des années 90, un seul état américain - le Wisconsin - interdit toute administration involontaire de la TEC.       Puisque la peur de la TEC manifestée par le "patient" fait partie des raisons pour laquelle les TEC "fonctionnent", les psychiatres obtiennent souvent des résultats juste en menaçant les gens d'une TEC. Comme le dit le psychiatre Peter R. Breggin, M.D., dans son livre Electroshock: Its Brain Disabling Effects (L'électrochoc : ses effets incapacitants sur le cerveau) : "Pour les malades qui sont témoins des [effets destructeurs] d'une TEC sans l'avoir subie, leur effet est néanmoins inquiétant. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour coopérer dans le but d'éviter un tel sort." (p. 173).       La TEC produit aussi des résultats aux moyen des dégâts causés au cerveau. D'après le psychiatre Lee Coleman, M.D. : "Le raisonnement justifiant les électrochocs était autrefois formulé en termes psychanalytiques, les "sur-moi" particulièrement rétifs nécessitant quelquefois pour être apaisés des chocs répétés de 110 volts. C'était seulement ainsi que la culpabilité pouvait être apaisée et le mécontentement soulagé. Il est maintenant beaucoup plus fréquent d'entendre des explications neurophysiologiques tout aussi absurdes, l'idée étant cette fois-ci que ces assauts électriques réarrangent pour le mieux la chimie du cerveau et ce d'une façon ou d'une autre. La plupart des théoriciens admettent volontiers cependant qu'il ne s'agit là que de spéculations ; en fait, ils semblent trouver une sorte d'auto-satisfaction dans ce soi-disant mode de fonctionnement inconnu du traitement du choc (.) La vérité est, cependant, que l'électrochoc "fonctionne" selon un mécanisme clair et simple, bien compris par ceux l'ayant subi ainsi que par quiconque vraiment désireux de le découvrir. Malheureusement, les défenseurs de l'électrochoc (particulièrement ceux qui les administrent) refusent de reconnaître cette " vérité", parce que cela leur donnerait mauvaise conscience. L'électrochoc fonctionne en endommageant le cerveau. Ses défenseurs insistent sur le fait que ces dégâts sont négligeables et transitoires - affirmation contestée par de nombreuses personnes ayant subi cette procédure. En outre, ses défenseurs voient cette détérioration comme un "effet secondaire". A vrai dire, les changements que l'on voit quand l'électrochoc est administré sont tout à fait semblables à ceux causés par une blessure grave au cerveau, tel qu'un coup de marteau à la tête. Essentiellement, ce qu'il se passe est que l'individu est abasourdi, confus, désorienté et par conséquent ne peut pas se souvenir ou apprécier correctement les véritables problèmes. Les chocs se poursuivent alors durant quelques semaines (quelquefois plusieurs fois par jour) afin de rendre la procédure efficace, c'est à dire : endommager le cerveau suffisamment pour que l'individu ne se souvienne pas, au moins durant plusieurs mois, des problèmes qui l'ont bouleversé en premier lieu. Plus le cerveau est endommagé, plus ils devient possible que certains de ses souvenirs et de ses capacités mentales ne réapparaissent jamais plus. Ainsi la perte de la mémoire et la confusion mentale consécutives à la détérioration du cerveau ne sont pas des effets secondaires de l'électrochoc : ce sont les moyens mêmes par lesquels des psychiatres et des familles (peut-être involontairement) choisissent quelquefois de traiter des personnes inquiétantes et gênantes. Beaucoup d'entre nous remettraient en cause des moyens aussi douteux d'oblitérer, plutôt que de traiter, la détresse émotionnelle."(Extrait de l'introduction de The History of Shock Treatment (L'histoire de l'électrochoc), édité par L. R. Frank, p. [xiii].)       Les défenseurs de la TEC affirment à tort qu'il n'existe aucune preuve quant à la détérioration du cerveau par les TEC. Ainsi, dans son livre Overcoming Depression (Vaincre la dépression), le docteur Andrew Stanway, médecin britannique, écrit : " Les gens se font souvent du souci en pensant que les TEC pourraient endommager leur cerveau d'une façon ou d'une autre mais il n'en existe aucune preuve." (p.184)       En vérité, il n'a pas fallu beaucoup de temps après l'invention de la TEC en 1938 pour que des études d'autopsies démontrant des dommages au cerveau causés par la TEC commencent à paraître dans des revues de médecine. Parmi ces dommages : les hémorragies cérébrales (saignements anormaux), des odèmes (accumulation excessive de fluide), l'atrophie corticale (rétrécissement du cortex cérébral ou couches externes du cerveau), espaces périvasculaires dilatés dans le cerveau, des fibroses (épaississement et développement des cicatrices), des gliosis (augmentation anormal du tissu), ainsi que la raréfaction et la destruction partielle des tissus du cerveau (Cf. : Peter R. Breggin, M.D., Electroshock: Its Brain Disabling Effects - Electrochocs : leurs effets nuisibles sur le cerveau). En parlant de l'ampleur des dommages physiques infligés au cerveau grâce à la "thérapie" de l'électrochoc, Kart Pribram, Ph.D, directeur du Laboratoire de Neuropsychologie de l'Université de Stanford, a observé : "Je préférerais subir une lobotomie mineure plutôt qu'une série de chocs électroconvulsifs (.). Je sais très bien à quoi ressemble le cerveau après une série de chocs, et ce n'est pas très agréable à voir." (APA Monitor, Sept.- Oct. 1974, [pp]. 9-10). Le docteur Sidney Sament, neurologue, décrit la TEC de cette façon : "La thérapie électroconvulsive, en effet, peut être définie comme une sorte de destruction contrôlée du cerveau, produite par des moyens électriques. Sans doute quelques symptômes psychiatriques sont-ils éliminés (.) mais ceci aux dépens des dommages infligés au cerveau." (Clinical Psychiatry News -Nouvelles de Psychiatrie clinique, mars 1983, p. 4). Bien que lui-même partisan de la TEC, Richard D. Weiner, M.D., Ph.D., professeur de psychiatrie à l'Université Duke reconnaît que "des données consistantes indiquent l'apparition d'atrophie frontale suite à la TEC." (Behavioral & Brain Sciences, mars 1984, p. 8). Atrophie frontale signifiant ici l'atrophie (réduction de la dimension) des lobes frontaux du cerveau, les lobes frontaux étant les parties que l'on croit responsables des fonctions mentales dites "nobles". Les lobes frontaux sont les plus grands récepteurs d'électricité lors d'une TEC. Le docteur Weiner admet aussi que : "La formulation de Breggin selon laquelle la TEC produit toujours un syndrome organique aigu du cerveau est correcte." ( [ibid.]., p. 42). Un syndrome organique aigu du cerveau est l'équivalent d'une maladie organique du cerveau.       Des tests psychologiques portant sur les victimes des TEC indiquent aussi que les TEC sont la cause d'une détérioration permanente du cerveau. Par exemple, dans un article du British Journal of Psychiatry, trois psychologues ont déclaré : "De plus, les performances des patients ayant subi des TEC se révélaient être inférieures lors du WAIS [Wechsler Adult Intelligence Scale (Echelle Wechsler de l'intelligence de l'adulte)]. De même, "Les performances inférieures des patients ayant subi la TEC sur les tests Bender-Gestalt suggèrent que la TEC cause une détérioration permanente du cerveau." (Donald I. Templer, Ph.D., et al., "Cognitive Functionning and Degree of Psychosis in Schizophrenics given many Electroconvulsive Treatments" - Fonctionnement cognitif et niveau de psychose chez les schizophrènes ayant subi de nombreux traitements électroconvulsifs), Brit. J. Psychiatry, Vol. 123 (1973), p. 441 à [pp]. 442, 443).
      En 1989, dans son livre The Exercise Prescription for Depression and Anxiety (Prescription de l'exercice dans les cas de dépression et d'anxiété), le professeur de psychologie Keith W. Hohnsgard, Ph.D., écrit : "Certaines personnes ayant subi une TEC paraissent souffrir d'une perte de mémoire permanente et grave." (p. 88, accentuation ajoutée). Une femme ayant subi des TEC a décrit les effets suivants sur sa mémoire : "Je ne me souviens plus de ces choses que je ne voulais jamais oublier - des choses importantes - comme le jour de mon mariage et les personnes qui étaient là. Un ami m'a conduit à l'église où je m'étais mariée, mais ça n'avait plus aucune signification pour moi." (cité dans : Peter R. Breggin, M.D., Electroshock: Its Brain Disabling Effects, p. 36). Des professionnels ayant réclamé ce traitement pour la dépression et ayant subi des TEC ont perdu une quantité vitale de savoir professionnel et de connaissances techniques grâce à cette soi-disant thérapie. (Voir, par exemple, l'article de Berton Rouche dans les Lectures recommandées ci-dessous). Dans l'état du Texas, une loi exige que ceux qui souhaitent avoir recours aux TEC soient prévenus qu'elles causent une perte de la mémoire. Mais dans la plupart des états américains ceux qui subissent volontairement les TEC le font sans aucun avertissement quant aux dommages causés au cerveau, les pertes de mémoire et l'affaiblissement intellectuel qui y sont associés - le psychiatre recommandant l'utilisation de TEC étant habituellement la personne la moins susceptible de donner cet avertissement.       Les défenseurs de la TEC affirment parfois que l'anesthésie au moyen d'une drogue paralysante et l'oxygénation (le "patient" respire de l'air ou de l'oxygène à 100% ) préviennent toute détérioration du cerveau par la TEC. Mais ni l'anesthésie, ni les drogues paralysantes, ni l'aspiration d'oxygène ne peuvent stopper les effets de l'électricité sur le cerveau. L'étude des autopsies, les électroencéphalogrammes ainsi que l'observation de personnes soumises à la TEC indiquent que celles ayant subi une TEC sous anesthésie, avec une drogue paralysante, et celles qui ont respiré de l'air ou de l'oxygène, présentent les mêmes dégâts au cerveau, avec perte de mémoire et affaiblissement intellectuel, que celles qui l'ont subie sans ces modifications.
      Quelques défenseurs de la TEC affirment que les nouveaux appareils de TEC à impulsion courte causent moins de mal que les appareils à onde sinusoïdale qui ont prédominé jusqu'aux années 80. D'autre part, un des plus ardents défenseurs de la TEC, Richard D. Weiner, M.D., Ph.D., professeur de psychiatrie, cite des études qui "ont démontré que les ondes sinusoïdales et le stimulus à impulsion bidirectionnelle produisent des changements équivalents au niveau amnésique. "(Behavioral & Brain Sciences, Mars 1984, p. 18). D'après Richard Abrams, M.D., professeur de psychiatrie à l'Université de Chicago, dans son manuel scolaire Electroconvulsive Therapy (La Thérapie Electroconvulsive), 400 volts est le voltage crête normal pour les nouveaux appareils de TEC à pulsion courte (p. 113). C'est plus que le double des plus hauts voltages produits par les appareils à ondes sinusoïdales plus anciens, ce qui suggérerait que le nouveau TEC à impulsions courtes cause encore plus de dégâts.
      Dire que la nouvelle TEC "unilatérale ", où l'électricité ne parcourt qu'un seul côté de la tête, est moins nocive est tout aussi faux. L'idée est d'épargner les parties du cerveau responsables du fonctionnement verbal et mathématique (fonctions intellectuelles non-émotionelles, semblables à celles d'un ordinateur). On croit que ces fonctionnements sont localisés dans ce qui est faussement nommé le côté dominant du cerveau. Un des problèmes consiste en la difficulté de déterminer quel côté du cerveau est "dominant" pour chaque individu concerné. Pour la plupart des personnes, c'est le côté gauche, mais pour quelques uns c'est le côté droit, et c'est ainsi que certains psychiatres soumettent parfois par inadvertance le côté du cerveau qu'ils essaient d'épargner au traitement par les chocs. Le côté du cerveau qui doit recevoir l'électricité pendant une TEC unilatérale est faussement nommé le côté non-dominant. Ce soi-disant côté non-dominant du cerveau est essentiellement responsable de nos émotions et de la sexualité, des aptitudes artistiques, créatives et musicales, de la perception visuelle et spatiale, des capacités sportives, des fonctions mentales inconscientes et de certains aspects de la mémoire. D'après Oliver Sacks, professeur de neurologie, il est "de la plus grande importance" car il fournit "les fondations physiques de la persona, le soi" sans lesquelles "nous deviendrions semblables à des ordinateurs." (The Man Who Mistook His Wife for a Hat and Other Clinical Tales - L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau et autres contes cliniques -, pp. 5, 20). Le côté du cerveau recevant le choc dans les TEC unilatérales de l'hémisphère soi-disant non-dominant est aussi important pour nous que les autres parties du cerveau.
      Les psychiatres ayant recours à la TEC violent leur serment hippocratique qui les engage à ne pas nuire aux malades ; ils sont ainsi coupables d'une sorte de charlatanisme médical. Malheureusement, la plupart des psychiatres ont administré des TEC et le gouvernement a failli à son devoir de nous protéger d'un tel " traitement", néfaste et absurde. Par conséquent, c'est à vous et à vous seuls de vous protéger et de protéger les vôtres du charlatanisme tel que la TEC et d'éviter les praticiens qui en font usage.


Lectures recommandées

Peter R. Breggin, M.D., Electroshock: Its Brain Disabling Effects (Springer Publishing Co., New York, 1979).

Peter R. Breggin, M.D., Toxic Psychiatry: Why Therapy, Empathy, and Love Must Replace the Drugs, Electroshock, and Biochemical Theories of the "New Psychiatry" (St. Martin's Press, New York, 1991).

Leonard Roy Frank (editor), The History of Shock Treatment (auto-édition, San Francisco, 1978). Disponible directement chez l'auteur pour $12 : 2300 Webster St., San Francisco, California 94115.

John Friedberg, M.D., "Electroshock Therapy: Let's Stop Blasting the Brain ", Psychology Today magazine, August 1975, p. 18.

John Friedberg, M.D., Shock Treatment Is Not Good For Your Brain: A Neurologist Challenges the Psychiatric Myth (Glide Publications, San Francisco, 1976).

John Friedberg, M.D., "Shock Treatment, Brain Damage, and Memory Loss: A Neurological Perspective", American Journal of Psychiatry, Vol. 134, No. 9 (September 1977), p. 1010.

Berton Rouche, "Annals of Medicine As Empty as Eve", New Yorker magazine, September 9, 1974, p. 84. Cet article autobiographique décrit de façon horriblement détaillée l'étendue et la permanence des pertes de mémoire causées par la "thérapie" par électrochocs.


L'AUTEUR, Lawrence Stevens, est un avocat qui a été amené à défendre des "patients" en psychiatrie. Ses brochures sont sans copyright. Vous êtes invités à en faire autant de copies pour les distribuer à qui pourrait en profiter.

MISE à JOUR (1997) par Douglas Smith responsable du site www.antipsychiatry.org :

Dans l'édition 1997 du livre The Essential Guide to Psychiatric Drugs de Jack M. Gorman, M.D., professeur de psychiatrie à l'Université de Columbia, on trouve un chapitre intitulé "Thérapie Electroconvulsive" dans laquelle l'auteur pervertit gravement la réalité avec de telles affirmations : "Le patient doit d'abord être volontaire pour subir une TEC et aujourd'hui de nombreux hôpitaux exigent l'accord du patient et d'un membre au moins de sa famille. Qu'on ne parle par de patients attachés de force sur des civières !" (p. 116). Durant ma propre expérience en tant que prisonnier de la psychiatrie, j'ai été témoin de mes propres yeux de la scène suivante : une patiente traînée de force pour une TEC alors qu'elle implorait ses tortionnaires d'arrêter. Alors qu'ils l'enlevaient et qu'ils essayaient de la faire rentrer de force dans la pièce où elle devait subir la TEC, elle boucla ses bras à l'aide de ses mains des deux côtés de l'entrée dans un futile effort de résistance. Après bien des efforts, ils vainquirent sa résistance et la transportèrent les pieds devant dans la pièce de "traitement". C'était de toute évidence un cauchemar pour elle, comme cela l'aurait été pour n'importe qui d'autre. Sa résistance verbale et physique et la force utilisée contre elle par plusieurs hommes robustes ne laissaient planer aucun doute quant à la nature coercitive de ce prétendu traitement. Je ressentis plusieurs émotions en tant que témoin de ce spectacle inhumain : la peur d'être la prochaine victime d'un traitement involontaire par électrochoc ; - la colère à l'encontre de ceux-là assez cruels et stupides pour faire ça à son prochain ; - et un sentiment de culpabilité à ne rien faire pour aider cette malheureuse femme pour repousser ceux qui lui faisaient du mal, - bien que je savais qu'une telle résistance serait futile et que je risquais de me retrouver premier sur la liste des prochaines victimes de l'électrochoc, ou bien certainement d'être drogué jusqu'à l'oubli par la Thorazine. C'était il y a bien longtemps, mais j'entends encore parler de rapports d'utilisation involontaire de la TEC ; d'ailleurs à l'époque même où je fus le témoin du cauchemar TEC de cette femme, j'avais entendu les dénégations du personnel de ce même hôpital affirmant que la TEC était administrée seulement avec l'accord du patient. Hier comme aujourd'hui, de telles fausses dénégations prouvent que rien de ce qu'affirment les psychiatres et les "professionnels" des maladies mentales utilisant des traitements néfastes tels que la TEC ne doit être cru sur parole.
      Cela est vrai aussi dans le cas des dommages infligés au cerveau par la TEC. Dans l'édition 1997 de son livre The Esssential Guide to Psychiatric Drugs, le docteur Gorman affirme qu'il n'existe aucune preuve de dommages au cerveau causés par les TEC. Il affirme ainsi : "Des tests neuropsychiques précis menés dans le cadre de nombreuses études n'ont pas pu démontrer d'effets à long terme sur la mémoire des patients ayant subi des TEC. Parfois les problèmes de mémoire peuvent durer plus longtemps, mais en général ils ne dépassent pas une période de six mois. Quid de ceux qui affirment avoir subi des "dommages au cerveau irréversibles" ? Une fois de plus, il faut insister sur le fait que des études scientifiques sérieuses n'ont jamais découvert la moindre (je souligne) preuve de perte de mémoire liée à la TEC... Le risque de perte de mémoire permanente suite à la TEC est si minime que chaque patient devrait l'ignorer totalement." (pp. 117-118). Le docteur Gorman se limite à la "perte de mémoire" et ne fait aucun cas de la diminution de l'intelligence ou d'une perte des émotions consécutifs à la TEC, mais ses mots sont perfidement rassurants quant à ces effets tout autant que quant aux dommages causés au cerveau par la TEC. Si vous avez lu l'article de monsieur Stevens (ci-dessus), vous ne vous laisserez pas tromper par les dénégations du docteur Gorman ou celles d'autres psychiatres quant aux dégâts causés au cerveau par les traitements à base d'électrochocs. Le docteur Gorman écrit aussi : "La TEC est un traitement de la plus grande efficacité comportant très peu de risques. Pourquoi alors ses affirmations sont-elles si controversées ? En premier lieu, le traitement est considéré comme mystérieux. Un de mes collègues, le docteur Sautât Yudofsky, le compare au fait de donner des coups de pieds dans sa télé en cas d'image floue. Nous n'avons pas la moindre idée quant à son mode de fonctionnement. Tout ce que l'on sait, c'est qu'en causant un choc au cerveau, la dépression disparaît. Il est intéressant de voir que la TEC soigne aussi la manie [bonheur extrême] et réduit les symptômes psychotiques." (p. 119). Pourquoi est-il si difficile pour le docteur Gorman et les autres psychiatres de voir ce qui est évident ? En endommageant le cerveau, la TEC réduit ou élimine tout ce que fait le cerveau : mélancolie ("dépression"), bonheur ("mania"), pensées irrationnelles ou étranges ("psychose"), mémoire, intelligence, toute la gamme des fonctions dont est capable un cerveau intact. (Oui, à mon avis, des pensées irrationnelles ou étranges peuvent aussi provenir d'un cerveau intact. La pensée religieuse chez des personnes " normales" en est une illustration.) L'édition revue en 1997 du livre du docteur Gorman The Esssential Guide to Psychiatric Drugs démontre que les fausses prétentions entourant la TEC ainsi que d'autres aspects de la psychiatrie n'ont pas changé.



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